D’origine néo-zélandaise, Cheyne se destinait à une carrière de joueur de rugby professionnel. C’est finalement dans le surf, une autre de ses passions, qu’il travaille aujourd’hui et gère, à 32 ans, le Marketing et l’Événementiel pour la World Surf League (WSL) et le surf professionnel en Europe.
Où est-ce que tu es né ?
Je suis né à Bayonne, le jour de l’ouverture des fêtes…
Ton nom de famille, Bradburn, ça vient d’où ?
Mon père est néo-zélandais. Il est venu en France à la fin de ses études pour voyager, jouer au rugby et surfer. C’est là qu’il a rencontré ma mère qui était du Pays Basque, et il n’est jamais reparti.
Tes parents, ils faisaient quoi comme métiers ?
Ma mère est dentiste. Mon père, lui, travaillait chez Napali, le siège européen de Quiksilver/Roxy à Saint-Jean-de-Luz.
Il a même fait partie de la direction, non ?
Oui, il a fait partie des tout premiers employés à avoir travaillé au siège de Quiksilver/Roxy en Europe avec Harry Hodge, Jeff Hakman… Entre australiens et néo-zélandais, il y avait des affinités. Il s’est d’abord occupé du tout premier surf shop Quiksilver à Biarritz, et a fini à la direction de l’export.
Et toi, tu es plutôt rugby ou surf ?
Plutôt sport en général. Mon père m’a mis à l’eau depuis tout petit. Et puis, forcément avec des origines néo-zélandaises, je me suis mis à jouer au rugby.
Tu continues toujours le rugby ?
Je suis à la fin là, car ça commence à tirer (rires). J’étais en sport-études rugby au lycée à Bayonne, puis j’ai joué au Biarritz Olympique pendant pas mal d’années.
« J’étais préparé à devenir sportif professionnel, mais j’ai senti qu’au bout d’un moment j’allais être limité »
Tu ne voulais pas en faire ton métier ?
En étant au pôle espoir, j’étais préparé à devenir sportif professionnel, mais j’ai senti qu’au bout d’un moment j’allais être limité. J’ai fait le choix d’arrêter le haut niveau et de me concentrer sur les études.
Tu as fait quoi comme études ?
Après le bac, je suis parti un an à Londres en tant qu’assistant de français dans un collège anglais.
Ca t’a plu ?
Ce qui m’a plu, c’est d’abord de partir à l’étranger. Ensuite, j’ai eu la chance de m’occuper de classes de sports collectifs, en plus des classes de français.
Qu’as-tu fait à ton retour en France ?
J’ai fait l’IUT Tech de Co à Bayonne, car ça traitait de plein de domaines. Il y avait du marketing, de la communication, du commercial, du droit, de la compta, etc. Puis je suis parti un an à Paris pour faire ma licence dans une école de Marketing et Management sportif.
C’est là que j’ai fait mon premier stage chez Quiksilver/Roxy, au département événementiel avec Mathieu Darrigrand, qui est devenu mon mentor par la suite.
À la suite de ma licence et de mon stage, j’ai intégré le Master Management du Sport à Bayonne et j’ai fait mon second semestre dans une université au Cap en Afrique du Sud.
Pourquoi l’Afrique du Sud ?
Pour découvrir un autre pays, pour le surf, même si c’est pas forcément l’endroit où j’étais le plus rassuré (rires), et pour le rugby. Je jouais pour l’université, il y avait des matchs les jeudi soirs avec tous les étudiants, un peu à l’américaine.
Tu étais un peu la star de l’université…
J’étais le petit Frenchy, ouais (rires).
En rentrant d’Afrique du Sud, Mathieu Darrigrand m’a contacté pour organiser le Surf de Nuit, que Quiksilver organisait à Anglet.
Tu as pu travailler en parallèle de ta dernière année de Master ?
Non, c’était pendant l’été avant d’intégrer le Master 2. Mathieu Darrigrand m’a ensuite proposé son poste d’Events Manager, car il allait être promu à un autre poste. Donc, je n’ai pas repris le Master.
C’est toi qui t’es occupé d’organiser tous les événements Quiksilver/Roxy en Europe ?
C’est ça. C’était mon premier vrai boulot et j’ai plongé dans le grand bain du milieu professionnel. J’organisais les événements surf, snow, ski, skate et musique. Je connaissais bien Quiksilver/Roxy depuis tout petit car mon père y travaillait.
« Ce n’est pas toujours évident de travailler dans la même société qu’une personne de la famille. Il ne faut pas se donner à 100% mais à 200%. »
Ça ne t’a jamais porté préjudice ?
C’est vrai que ce n’est pas toujours évident de travailler dans la même société qu’une personne de la famille. Il ne faut pas se donner à 100% mais à 200% pour éviter que les gens te jalousent. Mais je pense que si j’y suis resté toutes ces années, c’est parce que j’ai réussi à faire mes preuves.
Pourquoi tu as quitté Quiksilver/Roxy au bout de 7 ans ?
Ça a été un peu radical… Le service événementiel dont je faisais partie a été supprimé.
Comment as-tu vécu cette période ?
Au début ça a été un choc… mais finalement, ça a été un mal pour un bien puisque j’ai intégré l’ASP Europe (NDLR : ancien nom de la WSL Europe, qui gère le surf professionnel en Europe) qui se restructurait et qui cherchait quelqu’un pour gérer les événements en Europe.
« Avant j’organisais des événements pour promouvoir des marques, maintenant on fait des évènements pour promouvoir le sport. »
Ça ne t’a pas trop changé de ton métier précédent…
Avant j’organisais des événements pour promouvoir des marques, maintenant on fait des évènements pour promouvoir le sport.
C’est quoi le job de Event et Marketing Manager ?
Event et Marketing Manager à la WSL, c’est un job multifonctions. Il y a bien évidement la partie événementielle qui occupe une place importante. Mais il y aussi tout le reste, que ce soit le Marketing, le Digital, les Media, les RP, les Partenariats… Ce n’est bien sûr pas le travail d’une seule et même personne, mais un travail d’équipe.
C’est quoi ta journée type sur un événement ?
Il n’y a pas de journée type car tout dépend de la météo et des vagues. Nous ne sommes pas dans un stade fermé et couvert. Quand toutes les conditions sont réunies, nous faisons généralement un call au lever du jour, avec les préparatifs environ une heure avant. Une fois que la compétition est lancée, nous nous assurons que tout se déroule bien au niveau des équipes, des prestataires, des compétiteurs, de nos VIP… La liste est longue !
Vous organisez combien d’évènements dans l’année ?
Nous avons une vingtaine d’évènements dans l’année en Europe. Cela fait de nous la région avec le plus d’évènements.
Qu’est ce qui te booste le plus dans ton métier ?
Le fait qu’il n’y ait jamais de routine. On voyage, on rencontre de nombreuses personnes, il y a toujours de nouveaux projets. J’aime aussi m’inspirer d’autres événements, d’autres sports. Dernièrement, je suis allé voir l’Open de France de Golf à Paris, la finale du Top14 à Barcelone. Il y a beaucoup d’idées à prendre pour nous améliorer…
Quel est ton meilleur souvenir professionnel ?
C’est mon meilleur et pire souvenir à la fois ! L’organisation du Tony Hawk Show au Grand Palais à Paris, un monument historique, et surtout un environnement qu’on ne connaissait pas du tout. On est tombés sur des pros de l’événementiel qui nous ont pris pour des… surfeurs (rires). Tout était programmé à la minute près, pendant plus de trois jours, 24h sur 24 ! Au final, le résultat était énorme, et j’ai beaucoup appris de cette expérience.
Quel événement, hors surf, tu rêverais d’organiser ?
J’aimerais bien organiser un événement de sport collectif comme une étape du circuit mondial de rugby à 7.
Tu as un métier prenant, comment tu gères le stress ?
J’intériorise au maximum, ou du moins j’essaie… Sinon, je m’isole. Sur un événement, j’aime bien prendre un peu de recul et observer ce qui se passe de l’extérieur.
Un conseil qu’on t’a donné ?
Ne jamais rien lâcher, ne jamais relâcher la pression, ne jamais s’endormir même quand on pense que c’est facile.
DEEP INSIDE….
– WSL –
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Interview : Stéphanie Godin et Morgane Vasseur
Photos : Laura Laakso
Shang tu es encore plus beau que ton père ,bonne chance dans ta nouvelle
entreprise.
Laurent Couderc
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